Before
Art aborigène
Exposition
09.06.19 → 29.03.20
Horaire pendant la période des Fêtes :
fermé le 25 décembre 2019 et le 1er janvier 2020,
ouvert le 30 décembre 2019
Before Time Began, une citation d’artistes aborigènes souvent entendue en Australie centrale, propose deux niveaux d’interprétation :
En référence au concept du Rêve (Dreaming), cette phrase s’utilise d’abord pour décrire le processus de création. Dans la culture des Aborigènes d’Australie, le Dreaming est un « temps hors du temps » ou « présent éternel », un concept complexe au cours duquel la Terre a été façonnée par les actions et les voyages des êtres ancestraux du Rêve.
Du point de vue de l’histoire de l’art, Before Time Began évoque la genèse de l’art aborigène contemporain dans les régions isolées d’Australie ; notamment avec des œuvres anciennes de la Terre d’Arnhem et des peintures de Papunya datant du début des années 1970.
L’exposition Before Time Began propose ainsi un regard sur un demi-siècle d’art aborigène contemporain à travers une sélection de près de 80 œuvres d’artistes majeurs – toiles, écorces, installation et sculptures –, des origines jusqu’aux créations très récentes des APY Lands.
Deux peintures collaboratives monumentales et Kulata Tjuta: Kupi Kupi, une installation de 1500 lances, partie de la sélection officielle de BIENALSUR 2019, constituent les piliers de cette exposition.
Pipilotti Rist
Berg Elle, 2017
Pour incarner la vocation de la Fondation Opale de nourrir le dialogue artistique, l’installation Berg Elle de l’artiste suisse Pipilotti Rist, métaphore sur la création originelle et l’unité des êtres humains, fait écho aux œuvres des grands initiés dans l’exposition Before Time Began.
Special focus
Walala Tjapaltjarri
Autoportrait
Chez les Aborigènes, le territoire est partie intégrante et inséparable de l’être. Quand Walala Tjapaltjarri (v.1967) peint le pays ancestral du peuple Pintupi auquel il appartient, il met en exergue la connexion spirituelle forte qui l’y relie et réalise ainsi un portrait de lui-même.
Walala Tjapaltjarri compte parmi les derniers Aborigènes ayant vécu une vie traditionnelle. Avec sa famille, il rejoint la société moderne en 1984 en marchant hors du désert de Gibson à 800 km d’Alice Springs, où ils vivaient alors de manière isolée, nomades maîtrisant parfaitement la complexité de leur environnement austère. Deux ans plus tard, il commence à peindre en reproduisant les images du cycle Tingari, chants des pistes sacrés qui se rapportent aux ancêtres du Rêve ayant façonné le paysage de la région, aux lois relatives à l’initiation et aux motifs peints sur le corps lors des cérémonies éponymes. Dès la fin des années 1990, l’artiste développe un vocabulaire artistique propre, abstraction rythmique et puissamment graphique des motifs Pintupi traditionnels.
Les toiles sélectionnées pour cette 1e exposition monographique en Europe de Walala Tjapaltjarri, réalisées ces deux dernières décennies, sont caractéristiques de son œuvre. Les structures rectangles ou lignes courbes sur fond monochrome décrivent une cartographie à la fois physique et spirituelle de son territoire, des collines de sable, montagnes sacrées ou points d’eau indissociables de sa propre existence.
Commissaires d’exposition
Georges Petitjean
Bérengère Primat
Scénographie
Thematis
Photos
Before Time Began
Women’s Law alive in our Country, 2018 (detail)
Betty Muffler, Angkaliya Curtis © 2019, ProLitteris, Zurich
Wawiriya Burton © Copyright Agency
Mystery and Modernity
Photo : Noémie Guibal et Elisa Alvarez